Cela s'est dit sur Bel RTL

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Publié par Vincent Peiffer dans Ras le bol · 16 Janvier 2014

Edito: "Nos jeunes instituteurs vivent sur le fil de la pauvreté"

Ce mercredi sur Bel RTL, dans sa "Langue bien pendue", Vincent Peiffer du magazine Moustique prend des bonnes résolutions...
18 Décembre 2013 11h06



    Dans 13 jours, le 1er janvier 2014, nous allons tous prendre de très bonnes résolutions. Et d’ailleurs, si nos élus sont en manque d’inspiration, j’ai une très chouette idée de bonne résolution pour eux. Donc répétez après moi, Mesdames et Messieurs les ministres: en 2014, je passerai beaucoup moins de temps à discuter du salaire du patron de Belgacom ou de B-Post. Si je propose cette bonne résolution, c’est d’abord parce que ça commence doucement à m’énerver d’entendre que 300.000 euros est un salaire de misère chez ces gens-là. Mais ensuite et surtout, c’est parce qu’un enfant sur quatre, en Fédération Wallonie-Bruxelles, grandit dans la pauvreté. Or c’est mathématique, Mesdames et Messieurs les ministres: le temps que vous passez à discutailler des rémunérations de deux ou trois personnes, vous ne le consacrez pas à vous préoccuper de millions de Belges qui, eux, ont vraiment besoin d’améliorer leur quotidien.
    Surtout que la pauvreté s’insinue partout, de nos jours. Un exemple? On vient d’apprendre dans une enquête menée auprès des enseignants que sur les 19.500 instituteurs et professeurs du degré inférieur qui exercent leur beau métier à Bruxelles, la moitié ne vit pas dans la capitale. Un quart vit même à plus de 25 kilomètres, voire beaucoup plus loin. Certains ne désirent pas vivre à Bruxelles. Mais la majorité déclare ne pas pouvoir vivre dans la capitale, simplement parce que le logement y est bien trop cher pour leur salaire! J’ai vérifié: une institutrice en début de carrière – disons Mademoiselle Vanessa – gagne 1.500 euros par mois, sans aucun avantage type chèques repas, prime ou gsm. Ca s’améliorera plus tard, mais Mademoiselle Vanessa restera longtemps autour de ce barème de 1.500 euros. Or, combien lui coûte le loyer d’un appartement un peu décent à Bruxelles ? 700 euros. Restent donc 800 euros à Mademoiselle Vanessa pour tout le reste: énergie, véhicule, télécommunication, nourriture, habillement, loisirs, etc. Ne parlons même pas d’épargne.
    Tout ça pour vous dire, Mesdames et Messieurs les élus, que nos jeunes instituteurs et institutrices vivent sur le fil de la pauvreté, eux aussi. Vous voyez, les instits ? Ceux qui passent 8 heures par jour avec nos gamins pour leur inculquer les bases du savoir. Oui, eux ! Je vous dis ça parce qu’à force de soupeser des liasses de centaines de milliers d’euros destinées à une seule personne, on pourrait en perdre le sens de certaines réalités. Par exemple, ce serait pas mal de se dire qu’un instit doit pouvoir trouver un toit pas trop loin de son école… Disons que ça aiderait.
    Donc voilà, Mesdames et Messieurs les ministres, si vous manquez d’idées pour vos bonnes résolutions, j’en ai encore plein pour vous… Et c’est gratuit !


Vincent Peiffer



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Dernière mise à jour : 10-03-24
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